Allocution du Maire Philippe PFRIMMER au Monument aux Morts
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Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

L’an dernier pour notre cérémonie du 11 novembre, nous avons accueilli ici même les élèves à la Préparation Militaire Marine, entourés de leurs officiers et de la sénatrice Fabienne KELLER. C’était une belle cérémonie militaire qui a marqué les esprits, je crois.

Cette année nous avons le plaisir et le privilège d’accueillir, dans un format différent, 2 autres hôtes de marque.

L’une est députée européenne, c’est notre amie et voisine, Anne SANDER qui nous vient de La Wantzenau.
L’autre est poétesse et vient d’un peu plus loin…
C’est Maram AL MASRI.
Elle est Syrienne, elle vit en exil, à Paris depuis plus de 20 ans, elle est un peu Fédinoise, cette année, puisque c’est l’artiste associée de notre saison culturelle.

Mesdames et Messieurs, je vous propose de rendre un Hommages aux  Fédinois morts lors de cette Première Guerre mondiale. Nous aurons aussi une pensée, une pensée très forte, pour les victimes des attentats et de l’accident du TGV.

Rappelez-vous. Le 11 novembre 2015 nous vivions une Cérémonie haute en couleur et 48h plus tard, le 13 novembre Paris frappée en différents endroits, le Stade de France était visé et il y eu un véritable carnage au Bataclan… des attaques terroristes qui ont fait plus de 120 morts.

Le lendemain, 14 novembre, à quelques kilomètres d’ici, un TGV déraillait et faisait 11  victimes… Quelques mois plus tard, le jour de notre Fête Nationale, un nouvel attentat à Nice cette fois faisait 85 morts et de nombreux blessés.

En Hommage à Toutes ces victimes innocentes nous allons maintenant déposer une gerbe et respecter une Minute de silence.

Allocution du Maire Philippe PFRIMMER, à l'Espace Culturel
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Messieurs les Maires honoraires,
Messieurs les Adjoints aux Maires honoraires,
Chers Collègues élus :
Monsieur le Conseiller Euro-métropolitain,
Mesdames et Messieurs les Adjoints, Conseillers Délégués, Conseillers Municipaux
Chers Membres du Conseil Municipal des Enfants,
Monsieur le Capitaine WAMBST, nouveau chef de la brigade de Gendarmerie de Mundolsheim.
Mesdames et Messieurs les Sapeurs-Pompiers et Policiers Municipaux,
Messieurs les Membres du Souvenir Français,
Messieurs les Anciens combattants,
Chers Vétérans, Soldats de l’Armée Française, Résistants ou Malgré-Nous,
Madame Le Pasteur,
Monsieur Le Curé,
Madame La Directrice de l’Ecole élémentaire, Mesdames et Messieurs les Enseignants, Chers enfants,
Chers Musiciens et Choristes,
Chères Concitoyennes, Chers Concitoyens,
Mesdames et Messieurs,

Nous sommes aujourd’hui réunis pour célébrer la fin de la Première Guerre mondiale qui se conclut par l’armistice du 11 novembre 1918.

Dans la logique des Commémorations du Centenaire de cette Première Guerre mondiale je vais évoquer, ce matin, l’année 1916 et par conséquent la Bataille de Verdun. Nous parlerons aussi d’Europe et ferons un parallèle avec la guerre qui se déroule actuellement en Syrie.

Après l’offensive allemande de 1914 sur les crêtes Vosgiennes, les terribles batailles de la Somme de 1915, l’Etat-major allemand décide d’attaquer du côté de Verdun. Verdun, longtemps considérée comme une place militaire forte à éviter ou à contourner, devient maintenant le principal objectif de l’armée allemande. Son but : anéantir définitivement l’armée française pour gagner la guerre rapidement.

L’Etat-major allemand prépare cette offensive pendant 3 mois et achemine hommes et matériel dans le plus grand secret.

Le 2I février 1916 à 7h15 la bataille de Verdun commence par un formidable déluge d’obus qui tombent sur les lignes françaises situées sur la rive droite de la Meuse. Pendant neuf longues heures 1225 pièces d’artillerie de tous calibres se déchaînent et pilonnent un front de 8 km de large. À 16h45, l’infanterie allemande composée de trois corps d’armée passe à l’attaque. Les bois entourant Verdun n’existent plus. Contrairement à ce qui était espéré par les Allemands toute résistance française n’est pas éliminée. Les défenseurs, s’accrochent dans leurs tranchées dévastées.

Le 25 février : les Allemands s’emparent du fort de Douaumont. Le reste du front français tient tant bien que mal sur la rive droite de la Meuse.

Le 26 février : 2 divisions d’infanterie françaises arrivent en renfort, le Général Pétain est nommé commandant du secteur de Verdun et de la IIe armée française et les lignes se stabilisent. L’attaque surprise allemande a échoué.

Malgré cet échec initial, les Allemands ne renoncent pas. Le 6 mars, ils lancent une seconde offensive d’envergure sur la rive gauche de la Meuse, cette fois.

Tout au long du printemps les vagues d’assaut se succèdent sans progression majeure de l’armée allemande.

Le 7 juin, le fort de Vaux est pris par les Allemands.

Les « Poilus » se terrent dans les tranchées, les abris, voire les trous d’obus. Mais ils tiennent leurs positions. Les régiments sont décimés, les survivants sont regroupés pour recomposer les effectifs.

Pétain fait tourner ses effectifs. Les hommes ne restent que quelques jours en première ligne au contact de l’ennemi, puis ils sont repliés en troisième ligne pour prendre du repos ou sont envoyés combattre ailleurs, dans des secteurs moins dangereux.

Afin de ravitailler le front, en hommes et en matériel, l’Etat-major français aménage la départementale qui relie Bar-le-Duc à Verdun. C’est la fameuse Voie Sacrée !

Tous les régiments de l’armée française vont ainsi « défiler à Verdun ». Pétain, qui montre ainsi qu’il se préoccupe de ses hommes, y gagne un immense prestige. Il n’en est pas de même du côté allemand où se sont toujours les mêmes unités, difficilement complétées par des renforts qui combattent et comme la bataille s’éternise, l’effet psychologique est désastreux sur les soldats allemands et leur armée va le payer très cher.

Fin juin – début juillet, le Général Nivelle enraye définitivement l’offensive allemande. Puis commence la reconquête du terrain perdu. Fin octobre, le Général Mangin reprend le Fort de Douaumont.

Le 19 décembre l’armée allemande épuisée recule de plusieurs kilomètres, c’est la fin de la Bataille de Verdun et le tournant de la Grande Guerre.

Entre le 21 février et le 19 décembre 1916, au cours de ces 10 mois, plus de 50 millions d’obus sont tirés, dont 2 millions le 1er jour. Ce qui représente un champ de bataille criblé de 6 obus par m2. Six obus par m2.

Le bilan humain est terrible : 300.000 morts – 400.000 blessés, la plupart mutilés à vie. Des pertes réparties presque également entre les 2 armées.

9 villages sont rayés de la carte. 6 ne seront jamais reconstruits en raison des milliers d’obus qui n’ont pas explosé. Ces 6 villages sont déclarés « villages morts pour la France ». Ils existent encore administrativement aujourd’hui, c’est le Préfet qui nomme les maires dont l’unique rôle est d’entretenir ces lieux de souvenirs et de fleurir les monuments aux morts.

Verdun est l’une des plus longues et des plus dévastatrices batailles de la Première Guerre mondiale, ce qui a contribué au mythe de Verdun, une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’humain se soit livré.

Au cours de ces 100 années, Verdun a successivement incarné le courage et le dévouement à la Patrie, puis l’inutile sacrifice humain, puis la paix avant de devenir le lieu de la réconciliation franco-allemande.

À partir des années 60, l’amitié franco-allemande se construit et sert de ciment à la construction de l’Europe. Je laisse le soin à Mme SANDER de le développer, si elle le souhaite plus avant tout à l’heure.

En 1984, c’est à la Nécropole de Douaumont que François Mitterrand et  Helmut Kohl se donnent la main.

Un siècle nous sépare de cette boucherie qu’a été Verdun et nous avons la chance de vivre dans une Europe presque en Paix ! Pourquoi je dis aujourd’hui « presque » : car cette Paix est fragile. Cette Paix que l’on croyait acquise est aujourd’hui remise en question par des attentats et des attaques terroristes.

La situation mondiale est compliquée, après le Liban, la Lybie c’est aujourd’hui l’Irak et la Syrie qui sont en guerre.

L’Etat islamique y a élu domicile et veut imposer la charia et le Djihad à tous les pays de la planète.

L’embrigadement de milliers de jeunes qui se radicalisent en France et en Europe, le pillage des ressources, les prises d’otages et le déplacement des populations civiles, la terreur sont autant d’ingrédients qu’a développé l’Etat Islamique pour lancer son offensive et asseoir sa domination et son assise territoriale.

Les Occidentaux, après avoir laissé faire, peut-être trop longtemps, sont aujourd’hui encore divisés sur les façons d’agir. Comment et avec quels moyens intervenir ? Faut-il ou non soutenir un dictateur comme Bachar El Assad ?

Des milliers et des milliers de Syriens ont fui le pays soit pour échapper à l’Etat islamique soit au régime Officiel. C’est le cas de la famille Hassan, réfugiés politiques qui sont ici avec leurs deux enfants, car ils ne voulaient plus servir de bouclier à l’armée syrienne.

Ils sont ici, car ils ont été accueillis par la paroisse de Berstett dans un premier temps et ensuite grâce à notre pasteur Evelyne Schaller et à mon prédécesseur Henri Bronner qui les ont aidés à s’installer à Vendenheim.

Nous n’avons pas vocation à accueillir des centaines de Syriens ou de réfugiés, mais je suis convaincu que c’est notre rôle d’aider, dans la mesure de nos moyens, et que nous n’avons pas le droit de rester indifférents. C’est aussi le rôle des Communes, des Maires de venir en soutien aux paroisses qui sont en première ligne dans ces accueils.

Et puisqu’on parle des églises, je voudrais aussi saluer et vous présenter le père Gabriel SEYFRIED notre nouveau curé. Il est originaire de Schiltigheim et nous vient de Betschdorf où il a exercé son précédent ministère. Père Gabriel, au nom de la Municipalité et de tous les Fédinois, permettez-moi de vous souhaiter, de vous re-souhaiter, une cordiale Bienvenue.

Nous parlions de la Syrie il y a un instant et je voudrais terminer mon propos en faisant un parallèle entre Verdun 1916 et ce qui se passe en Syrie, à Alep, en 2016.

Alep bombardée quotidiennement depuis des mois et des mois, Alep qui vit une lente agonie, Alep  ville martyre qui meurt peu à peu sous nos yeux !  Alep un immense champ de ruines,  Alep où la population se terre dans les caves… un peu comme nos poilus se terraient dans les tranchées à Verdun en 1916 !

C’ est pourquoi j’ai souhaité que Maram AL MASRI intervienne dans cette Cérémonie.

Maram est une poétesse de talent, elle est l’artiste associée de notre saison culturelle 2016/2017 et est aussi ambassadrice du Secours Catholique !

Maram est pétrie de talent et de sensibilité, une sensibilité qu’elle sait si bien retranscrire ! Des qualités qui auraient pu faire d’elle le Prix Nobel de Littérature 2016… Un mouvement de soutien s’était créé, il y a quelques mois, autour de son nom, autour de sa personne, autour de ses poèmes et je regrette sincèrement qu’elle n’ait pas été choisie par le jury.

Je pense qu’eu égard au contexte international, à son engagement et à son talent, Maram eut été une excellente Nobel !

Et ce n’est sûrement Stéphane LITOLFF, le directeur de notre Espace culturel, qui a déniché cette perle qui me contredira.

Avant d’écouter quelques-uns de ses poèmes je voudrais à présent, Mesdames et Messieurs, donner la parole à Anne SANDER. Anne Sander est venue en amie et en voisine. Anne SANDER est  Députée Européenne, c’est une jeune femme qui quoi que discrète est absolument délicieuse. Elle ne fait pas de poésie, elle œuvre au quotidien et de manière très concrète au bon fonctionnement de notre Union Européenne qui est pour nous tous, gage de stabilité et de Paix.

Anne, dans son domaine est aussi une perle. Elle est fidèle en amitié et je voudrais du fonds du coeur la remercier pour sa présence et son soutien.

Permettez-moi de réaffirmer que si nous vivons actuellement des moments difficiles, si notre Europe est imparfaite et fragile, si notre Europe est parfois inégalitaire. Notre Europe vaut mieux que toutes les guerres. Notre Europe est notre Force, Notre Europe est notre Avenir.

Avant de conclure je voudrais remercier tous les acteurs, par ordre d’apparition : Jean-George Diebolt notre clarinettiste, Armelle Weber et sa Chorale, Serge Riegert et les enfants de l’école élémentaire ainsi que Mme GILLIG et les enseignants, Anne Sander, Maram El Masri et  son musicien Nicolas Beck, Maxence Brechon, Lina et Ezéchiel nos jeunes du Fédi’Centre qui ont lu les poèmes, sans oublier Claire Charlier, qui n’a pu être présente car malade, Fabrice DESMET et l’école de musique Ravel sans oublier l’équipe du Service Vie culturelle : Stéphane, Yann, Laurine, Claudine notre adjointe, Anne-Catherine et les élus qui se mettent à votre service lors du moment de convivialité qui va suivre. Sans oublier Michel Baehl, un Fédinois bien connu qui nous fait profiter d’un court métrage qu’il a réalisé et qui retrace l’histoire de son grand-père pendant la grande guerre. C’est un document très intéressant qui sera projeté en boucle à l’auditorium pendant l’apéritif.

Je voudrais aussi remercier les Fédinois et tous ceux qui sont venus partager cette Cérémonie avec nous.

Bon 11 novembre et bon week-end à Toutes et à Tous.

Et comme il est de tradition je vous demande à présent de vous lever pour notre Hymne National.